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dimanche 8 novembre 2009

La salle.

C-N Ledoux réalise, en 1774, une salle dont la forme amphithéâtrale sera adoptée par les théâtres révolutionnaires et plus généralement ceux du XIXème et du XXème siècles.


Traditionnellement, les salles de spectacle affectaient une forme ovale, voire rectangulaire, qui présentaient l’inconvénient majeur d’empiler à la verticale les étages de loges, donnant à ces dernières la forme de « cages à poulets », comme on le disait alors.
Ce dispositif contraignait les très nombreux spectateurs situés sur les cotés à se pencher et même à tordre la tête pour apercevoir la scène.
De plus, dans les loges cloisonnées, très sombres, les renfoncements rendaient invisibles leurs occupants qui se livraient à un libertinage effréné.



Pour résoudre le problème de la visibilité de la scène, Ledoux va donner à la salle une forme amphithéâtrale dont les étages de loges sont en retrait les uns par rapport aux autres, améliorant ainsi considérablement la vision des spectacles.



Par ailleurs, soucieux d’affirmer le théâtre dans sa fonction spectaculaire, Ledoux va contraindre ses occupants à devenir des spectateurs à part entière en les détournant des activités parasites que sont les rencontres galantes, les discussions d’affaire, etc.
Pour cela, il supprime le cloisonnement des loges, installant ainsi chaque spectateur dans le regard de tous les autres, ce qui, du coup, instaurait un contrôle social du public par le public lui-même, interdisant de ce fait, entre autres activités, l’utilisation du théâtre comme lieu de prostitution.



L’autre problème d’ordre public était posé par le parterre. Les spectateurs en effet y restaient debout pendant le spectacle ; ils circulaient librement comme sur une place publique. Lieu de chahut où se menaient toutes les cabales, ses occupants discutaient à haute voix, se battaient, interpellaient le public des loges.



Ledoux résout le problème en installant ce public sur des bancs, en arrière, en haut tout au fond de sa salle, lieu familièrement appelé le « paradis ».
Par les innovations qu’il introduit dans l’agencement de sa salle, Ledoux, non seulement fait une œuvre pionnière qui anticipe sur la forme des salles à venir, mais il comprend – ce qui est totalement nouveau – l’importance d’un espace architectural qui habilement organisé, peut remplacer avantageusement les règlements de police dont l’inefficacité, à son époque, était notoire.



Mais Ledoux va encore plus loin : il supprime les « décorations » autrement dit les ornements qui encombraient et surchargeaient inutilement les salles, à son époque plutôt conçues comme des salons où s’entrecroisaient, sur les balcons, des hydres sculptées, des créatures mythologiques agrémentées de dorures dans le style baroque.
Dans sa salle, Ledoux les supprime, ce qui présente l’avantage d’alléger le regard des spectateurs dont la vision n’est plus détournée de la scène.



Les lignes de la salle dessinant des courbes simples, allégées des superfluités baroques, sont d’une incontestable élégance, peu éloignée de l’esthétique contemporaine.
Ledoux ira même jusqu’à vouloir remplacer les ornementations de la salle par celle qu’il estime la plus pertinente et la plus belle : le public lui-même, dont il affirme ainsi la valeur et l’importance.

Jacques Rittaud-Hutinet

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